Le 5 septembre 1944, Estaires est libéré

jeudi 5 septembre 2019
Culture

 #HISTOIRE  Estaires devra attendre le 5 septembre 1944 pour que les derniers allemands quittent la ville.​

 
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Les premiers alliés qui entre dans Estaires sont des soldats anglais emmenés par les FFI. Un pont militaire, fabriqué par le Génie est implanté rapidement devant l'usine Lefrancq ( Aujourd'hui Est.Madeleine ). Les engins motorisés traversent à nouveau la Lys. Estaires est délivré et connaît la liesse de la libération comme partout en France.

Témoignage de Pierre Dumont de la journée du 5 septembre 1944 à Estaires ​

Pierre Dumont, 18 ans à la Libération, membre de la résistance mouvement " Voix du Nord", n° matricule 34.029 ayant comme chef de groupe de la Gorgue-Estaires Monsieur Legrand Jean Alias Viali, certifie et atteste : Les premiers libérateurs anglais et FFI franchissent la Lys en canoë. Un FFI estairois premier libéré du centre ville.


La libération d'Estaires a lieu le mardi 5 septembre 1944, vers 16h30.

La veille, lundi 4 septembre à 12 heures, le Pont d'Estaires a été détruit par un groupe d'Allemands cantonné dans la maison Le Cottier, près de la boucherie Haze. Le mardi, vers 17 heures, de mon domicile et de la cour de l’abattoir, j’aperçus de l'autre côté de la Lys, le long de la haie du jardin Ducarin à la Gorgue, un groupe de quatre soldats anglais allongés l'arme à la main pointée vers le Pont d'Estaires. De la porte arrière de la cour de l'abattoir, je leur montre mon canoë deux places "Le passe partout". Après un échange de signes affirmatifs, je mets l'embarcation à l'eau. Je franchis la Lys avec un soldat anglais, puis un second. Ils traversent la cour de l'abattoir, remontent la rue pour arriver par revers vers le pont. A mon troisième passage, le canoë se retourne au milieu de la Lys, et ce n'est pas sans mal que je sauve de la noyade cet Anglais, chargé d'armes et d'un sac à dos imposant. Je l'ai remonté de l'eau sur la rive de La Gorgue avec l'aide d'un Gorguillon, Monsieur Louis Coeugnart, arrivé sur le lieu. J'ai aussi aidé les " passages" d'un Anglais, puis de plusieurs FFI armés, le premier, un Estairois, Roger Sabre, le deuxième, Monsieur Capon dit Botas, gorguillon (tué dans la poche de Dunkerque), le troisième, Norbert Vérague. Estairois également.

Après ces péripéties, je me suis rendu au Pont d'Estaires, là, nous avons jeté dans la Lys, sur le pont détruit, des armoires et des portes de chez Le Cottier. Je suis, à nouveau, descendu dans l'eau avec Arthur Aubin pour maintenir ces objets à la surface et permettre ainsi le passage " les pieds dans l'eau" de plusieurs soldats anglais. Ensuite,  ceux-ci peu nombreux, sont restés assez longtemps près de ce pont sans oser s'avancer ver le centre ville par la rue de Lille.