Lutte contre le harcèlement au collège

jeudi 28 février 2019
Enfance - jeunesse

 #SCOLAIRE  Le collège Henri-Durez a mis en place plusieurs actions pour lutter contre   le harcèlement scolaire, qui passe aujourd’hui souvent par les réseaux sociaux. ​

 
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Pour la principale du collège Henri Durez, Catherine Crépin, la lutte contre le harcèlement nécessite d’abord de bien cadrer les choses : « On en entend beaucoup parler dans les médias, mais il faut d’abord savoir ce que l’on met derrière le mot harcèlement. » Une histoire entre enfants peut se révéler n’être qu’une simple dispute entre élèves. Mais quand les choses dérapent, le collège a appris à réagir. L’établissement qui compte 500 collégiens, n’est pas plus touché que les autres, mais il a déjà fait face à des problèmes de harcèlement, notamment sur les réseaux sociaux. « C’est notre plus gros souci en ce moment. Les cas de harcèlement sur les réseaux sociaux augmentent depuis quelques années. Des élèves qui ne s’entendent pas règlent leurs comptes sur Facebook, Twitter, Snapchat, et ces problèmes entrent dans le collège de façon indirecte. »

Certains élèves ont un compte Facebook alors qu’ils n’ont pas l’âge requis de 13 ans. La principale rappelle le rôle des parents :« Il est important de surveiller et de prévenir les enfants du danger. » Même si une loi interdit l’utilisation du téléphone portable au collège depuis la rentrée de septembre, les cas de harcèlement ne disparaissent pas pour autant des établissements scolaires, et l’équipe reste vigilante.

Sensibiliser les élèves aux dangers des réseaux sociaux 

« En postant une photo sur Snapchat avec un commentaire négatif, certains pensent que cela n’ira pas plus loin… » Hors les élèves effectuent des captures d’écrans, et celles-ci peuvent servir ensuite à harceler un collégien. « Les jeunes n’arrivent pas à se parler face à face, et à exprimer leurs sentiments, leurs émotions quand quelque chose ne va pas. Ils préfèrent utiliser un média qu’ils pensent impersonnel pour régler des problèmes qui autrefois se réglaient dans la cour de récréation »,commente la principale. Des actions de sensibilisation sont donc menées au sein de l’établissement pour accompagner au mieux les élèves dans leur utilisation des réseaux sociaux.

Ainsi, une formation est proposée aux délégués de classe. Et un intervenant du service jeunesse de la mairie, Geoffrey Dewally, vient à la rencontre des élèves de 3 e pour leur expliquer ce qu’est le harcèlement. L’association parisienne Génération Numérique viendra également dans l’établissement en janvier, pour une action auprès d’élèves de 5 e . À l’occasion de la journée nationale contre le harcèlement, une plaquette a été distribuée aux collégiens par le Conseil départemental. Les élèves de 6 e sont concernés également : une séance de prévention en vidéo est organisée par la CPE, l’infirmière, l’assistante sociale et la documentaliste.

Ces différentes actions qui ponctuent les années collège permettent de rappeler aux enfants qu’ils ne sont pas seuls face au problème, et qu’ils ne doivent surtout pas hésiter à en parler: « Nous sommes à l’écoute, et personne ne sera laissé sans solution ». 

Des signes peuvent alerter les adultes

Certains signes doivent alerter les parents : un enfant qui s’isole, qui n’a pas de copains, qui ne parle pas quand il rentre de l’école… Le refus de se rendre en cours de sport est également un signe de mal-être. Du côté des professeurs, ils remarquent que l’enfant confronté au harcèlement est triste, il ne participe pas en cours. Des disputes à répétition doivent être considérées comme du harcèlement. Les élèves ne sont pas seuls pour faire face au problème. Les adultes sont à leur écoute, ils peuvent s’adresser à la conseillère principale d’éducation, à l’infirmière, au directeur ou à un professeur afin d’expliquer le problème. Si l’élève n’ose pas en parler à un adulte, il peut se confier à un copain, qui nous alertera. S’il ne se sent proche d’aucun autre élève, il faut que l’élève en parle à ses parents. "Nous ne laissons jamais un élève sans solution, dans l’établissement, nous faisons tout pour les rassurer, pour qu’ils osent s’exprimer. Nous avons par exemple mis en place un rapport d’incident, ce qui nous permet d’être réactifs. Mais il faut avant tout du dialogue pour faire face à ce problème."